Byron et les admirateurs de ses œuvres :
Manfred
Je ne pense pas que le fantastique ait jamais été et puisse jamais être traité avec cette supériorité. Jamais, avec des moyens aussi simples, on n’a produit un effet plus dramatique. Cette lente apparition de l’Esprit, que le vieux prêtre n’aperçoit pas d’abord, et qu’il contemple avec douleur mais sans effroi, à mesure qu’elle se dessine entre Manfred et lui, est d’une gravité lugubre. Je crois qu’il n’y avait rien de si difficile au monde que d’évoquer le démon sérieusement.
George Sand.
Manfred et Lara, ces deux chefs-d’oeuvre de la mélancolie humaine, existeraient-ils si le descendant des Byron n’avait pas reçu en héritage le pied bot et la pairie ? Il est cruel de sentir que Don Juan boite comme Méphistophélès. Il a été plaisant jadis de dire que les rois se laissèrent gouverner comme les enfants ; cela le redeviendra.
Alfred de Musset.
Son âme, profondément blessée, a versé son fiel sur toute la nature. Je vois l’auteur dans l’ouvrage en me rappelant Manfred.
Alfred de Vigny.
… Elle me dit : - Savez-vous pourquoi j’aime tant lord Byron ?... Il a souffert comme souffrent les animaux. À quoi bon la plainte quand elle n’est pas une élégie comme celle de Manfred, une moquerie amère comme celle de don Juan, une rêverie comme celle de Childe-Harold ?
Honoré de Balzac.
Je dois avoir une parenté intime avec le Manfred de Byron. Tous les gouffres de son âme, je les ai trouvés au fond de moi-même. À treize ans, j’étais mûr pour cette œuvre. Je ne perds pas un mot, à peine un regard pour ceux qui, en présence de Manfred, osent parler de Faust.
Friedrich Nietzsche.
Manfred occupe un point culminant dans une longue tradition de héros. Il est représentatif de presque chaque type de héros du mouvement romantique, et il est le seul héros dans la littérature anglaise de qui on puisse sincèrement dire cela.
Peter Thorslev.
La Lamentation du Tasse
Il y a, en vérité, des passages merveilleusement impressionnants ; et ces lignes dans lesquelles vous décrivez les sentiments juvéniles du Tasse ; cette conscience confuse de sa propre grandeur, qu’un cœur de génie chérit dans la solitude, parmi l’indifférence et la contemption ; - tous sont d’un profond et saisissant pathos qui, je vous le confesse, chaque fois que je me tourne vers eux, me désole la tête jusqu’aux larmes.
Percy Shelley.
Mélodies hébreuses
Les Mélodies hébreuses déploient tout spécialement une habileté dans la versification et une maîtrise dans la diction qui eussent élevé un artiste de rang inférieur jusqu’au sommet même de la distinction.
Francis Jeffrey.
Byron peut donc être regardé comme le prince des poètes lyriques modernes de l’Angleterre. D’ailleurs, il s’est exercé lui-même avec un admirable talent dans ce genre spécial ; et le trône sur lequel nous venons de le placer lui appartiendrait peut-être, s’il se fut borné à composer les Lamentations du Tasse et ses Mélodies hébraïques. Dryden n’a rien produit de plus beau que plusieurs pièces comprises dans ce dernier ouvrage.
Edouard Alletz.
La contribution de Byron au lyrisme musical serait donc relativement faible s’il n’avait écrit les Hebrew Melodies. Ce recueil occupe en effet une place tout à fait exceptionnelle dans son œuvre.
Robert Escarpit.
Le Prisonnier de Chillon
J’attends avec impatience le Prisonnier de Chillon. […] À propos de vers : ce que j’ai lu du Prisonnier de Chillon est ravissant.
Alexandre Pouchkine.
Ce fut pendant un orage, réfugié dans l’hôtel où il avait trouvé un abri, revenant d’une excursion au château de Chillon, que lord Byron écrivit en quelques heures l’admirable poème que tout le monde sait par cœur.
Louise de Broglie.
Ce nom Byron, gravé sur la colonne de granit en grandes lettres un peu inclinées, jette un rayonnement étrange dans le cachot.
Victor Hugo, visitant le château de Chillon.
Dans Le Prisonnier de Chillon Byron nous offre de saisir la plus intense explication, dans ses histoires narratives, du terrible vide dans le cœur de ses héros « gothiques ».
Mark Storey.
Le meilleur des contes en vers de Byron.
Andrew Rutherford.